Christophe Viret

Gollion (VD)

«Je cherche à créer une autonomie, en produisant des produits de qualité et de proximité»

Principes d’action

Christophe Viret cherche à sortir du système de dépendance financière à l’industrie agroalimentaire et aux paiements directs. Grâce à la transformation et à la vente sur l’exploitation, il vise une agriculture ayant un autre rôle qu’uniquement la production de matière première.

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L’exploitation en bref :

• 45 hectares, dont 8% de compensation écologique 
• Grandes cultures (surtout céréales) et prairies 
• 160’000 litres de quota pour 45 vaches (50 UGB)
•  En agriculture biologique depuis 2012 
• Non labour depuis 1994 sur toutes les parcelles 
• 1 employé sur l’exploitation 

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Production laitière autonome

Le lait est produit par des vaches de race jersiaise, qui présentent un grand nombre d’avantages, tels leur rusticité ou leur  poids léger, leur permettant de ne pas "labourer" les prés, ainsi que leur caractère docile. Il s’agit de la race la plus productive au regard de son poids et de sa longévité. Son lait est particulièrement riche en matière grasse et protéines.
Les 45 vaches sont nourries exclusivement avec les fourrages du domaine.

Génisses de race jersiaise

Transformations sur l’exploitation

La transformation de la production sur le domaine ainsi que la vente directe permettent des marges bien supérieures qu'en passant par la grande distribution. De plus, les produits laitiers non homogénéisés offrent une qualité qu'on ne retrouve pas dans les produits industriels.

Farine 

Christophe Viret possède une trieuse et compte acquérir un moulin à pierre permettant de produire de la farine, qu’il vendrait soit en vente directe soit à des boulangers de la région.

Glaces et yogourts

Il s’est lancé dans un projet originaire de Hollande nommé «Glace de la ferme» qui permet aux agriculteurs de diversifier leurs activités en transformant leur lait en glace et en yogourt. Ils sont formés pour mettre en place ce projet, et les différents parfums sont élaborés avec des fruits soit de la région, soit exotiques. La vente des produits se fait sur l’exploitation même.

Variétés anciennes de céréales

L'automne passé, Christophe Viret n'a semé que des variétés anciennes. A l'analyse, sa récolte présentait une très bonne qualité boulangère.
D’après lui, ces anciennes variétés s'adaptent mieux aux conditions climatiques et nécessitent moins de fumure que les variétés modernes:

« Je l’ai vu sur des parcelles; on a comparé, avec des conditions quasiment les mêmes. Sans intrants ou quoi que ce soit, les variétés anciennes étaient plus hautes avec des épis plus gros, sans maladies, avec plus de production que la variété moderne. »

Techniques culturales simplifiées

L’essentiel pour les cultures, selon Christophe Viret, est de laisser le sol tranquille et de savoir observer. Il faut restaurer son équilibre naturel et le protéger avec des végétaux que l’on maîtrise pour produire ce que l’on veut. Pour cela, il pratique le semis direct ou , si les conditions ne s'y prêtent pas, le travail réduit du sol et cultive des engrais verts non hivernants et hivernants. Par ailleurs, il n'utilise aucun produit phytosanitaire et le moins de fumure possible.

Roulage de l'engrais vert

Dans l’idéal, Christophe Viret aimerait alterner le blé et l’herbe en rotation binaire sur 3 ans (une année de prairie, deux de céréales), pratique courante au 17-18e siècles en Europe.

 « Je passe un peu pour le farfelu, je me plante, je fais pas forcément juste tout de suite, mais chaque fois que je me plante, j’apprends. Aujourd’hui, on réapprend un métier qui se faisait avant l’ère de la chimie »

Témoignage de Christophe Viret à la Plateforme Agroécologie de Neuchâtel du 16 janvier 2014

Site internet de Christophe Viret

Sarah Waeber, AGRIDEA
Décembre 2013