Nicolas Bovet

Arnex-sur-Orbe (VD)

 « Produire autant, mais avec moins de travail, moins de pétrole et moins de chimie » 

Principes d’action

Nicolas Bovet œuvre pour une transition de son domaine vers une agriculture sans labour en utilisant moins d’intrants, grâce à des cultures extensives, des changements au niveau des rotations et l’incorporation d’arbres selon les principes de l’agroforesterie.

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L’exploitation en bref :

• 30 hectares, dont 20.8 de grandes cultures, 1,4 de vignes et 7,8 de compensation écologique 
• En PER, toutes les parcelles sont en non labour, pratique de l'agroforesterie depuis 2012
• Halle de volaille de 12’000 poulettes (avec Prodavi)
• Aucune main-d’œuvre extérieure

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Agroforesterie

Après être tombé sur un article concernant l'agroforesterie en 2011, Nicolas Bovet a lui-même fait des recherches sur le sujet dans des livres et sur internet, avant de se lancer en plantant 250 arbres sur environ 7 hectares. Des noyers, poiriers, alisiers, sorbiers, chênes, tilleuls, érables, merisiers ont été plantés en rangées espacées de 27 mètres dans des parcelles de grandes cultures. Ce mélange de cultures et d'arbres présente de nombreux avantages, notamment au niveau de la biodiversité, de la gestion de l'eau et de l'érosion des sols. Par exemple, l'ombre produite permettra aux plantes de moins souffrir en cas de saison sèche en limitant l'évapo-transpiration. Par ailleurs, les arbres seront utilisés pour la production de bois d’oeuvre, ce qui constitue un investissement à long terme.

«Depuis que je me suis mis à l’agroforesterie, je vois une différence au niveau des bestioles; du carabe à l’araignée en passant par le chevreuil. »

Rangée d'arbres sur une parcelle de grandes cultures

Par ailleurs, Nicolas Bovet a planté 800 m de haies avec plusieurs strates: buissons, arbres têtard et de haut jet . Le but de ces haies est de faire brise-vent et de créer des microclimats favorables, afin d'augmenter le rendement des cultures en diminuant le dessèchement du sol.
Ces haies protègent également 240 noyers plantés entre 2011 et 2012 sur une prairie extensive. Il faudra attendre 8 à10 ans pour avoir une production de noix rentable. L’idée est de développer cette culture, peu présente en Suisse.

Plus d'informations sur l'agroforesterie ici.

Semis direct sous couvert

Outre le non labour, qui a permis de noter une réelle amélioration au niveau des problèmes d'érosion et de l'activité biologique du sol, Nicolas Bovet pratique le semis direct sous couvert depuis 2012. Dans l'application, il s'agit de semer le couvert végétal le plus tôt possible après la récolte, d' épandre la fumure une fois qu'il a levé. Ceci empêche la perte des minéraux: le couvert consomme le fumier pendant l’automne, puis le restitue en se dégradant l’année suivante. Un nouvel épandage est effectué en février lorsque le sol est gelé, puis la culture est semée directement dans le couvert, sans labour. Ces techniques permettent limiter les apports complémentaires de nitrate d’ammoniaque et de réduit la consommation de carburant. La fumure provient des 12'000 poulettes de l’exploitation, ce qui représente environ 2-3 tonnes par hectare, le reste étant exporté.

Le couvert végétal est constitué de phacélie, avoine,
vesce, trèfle d’Alexandrie, radis, nyger et moutarde.

Moins de machines agricoles

Les échanges de prestations avec d’autres agriculteurs ont permis à Nicolas Bovet de revendre ses machines agricoles, à l’exception d’un tracteur, un déchaumeur et un broyeur.

Sarah Waeber, AGRIDEA
Décembre 2013